Le Management Emotionnel, générateur de performance
On entend parler de management émotionnel mais avez-vous déjà entendu parler du management émotionnel? oui ? non ? Je ne sais pas ou plus ?…
Comment définir le management émotionnel ?
L’adaptation d’un individu à un poste de travail ou à une fonction dépend autant de ses qualités techniques que de ses qualités humaines. L’entreprise est un agrégat d’individus. Il faut mettre la bonne personne au bon endroit dans le bon contexte. L’entreprise ne peut donc pas ignorer la dimension sensible de notre personnalité. C’est un élément fondamental et ô combien contemporain d’efficacité et de bien-être au travail. Le management émotionnel, c’est la faculté pour un manager d’identifier et d’intégrer ses émotions et celles d’autrui à sa prise de décision. Le management « émotionnel » se caractérise par l’écoute et l’empathie que les managers manifestent vis-à-vis des collaborateurs. C’est du moins la définition qu’en donne son concepteur, Hiroyuki Umemuro, professeur de management à l’Institut de technologie de Tokyo. Maintenant, on peut se dire qu’il est bien beau d’inventer un concept comme le management émotionnel, que ça sonne bien, ça claque !! Mais ça peut aussi sonner creux aux oreilles de certains.
Tenir compte des émotions permet-il d'améliorer la performance de l'entreprise ?
D’où l’intérêt parmi d’autres de l’étude intitulée Affective management and its effects on management performance, signée par M. Umemuro avec l’une de ses étudiantes à l’Institut de technologie de Tokyo, Waratta Authayarat. L’idée était de voir si le fait de tenir compte du management émotionnel permet, ou non, d’améliorer la performance de l’entreprise. Plus précisément, si le management émotionnel permet d’améliorer le rendement des capitaux propres, le rendement de l’actif total, et autre ratio cours/bénéfices… tout un ambitieux (prétentieux ?) programme ! Comment les deux chercheurs s’y sont-ils pris ? C’est très simple, Mme Authayarat a mis au point ce qu’elle a appelé l’Affective Management Scorecard (AMS), qui consiste en un minutieux questionnaire sur une quinzaine d’aspects du management émotionnel. S’y trouvent des questions du type «Dans quelle mesure considérez-vous que la culture de votre organisation tient compte des émotions des employés ?» et «La direction de votre organisation se soucie-t-elle de ce qu’en pensent les employés lorsqu’elle prend une décision importante ?», auxquelles on répond à l’aide de chiffres (par exemple, 1 signifie «très peu» et 5, «beaucoup»). Puis, l’AMS a été présenté à 380 managers d’entreprises thaïlandaises cotées à la Bourse de Thaïlande, œuvrant dans différents secteurs économiques (construction, agroalimentaire, technologie, services, etc.). Des entreprises dont il était par ailleurs possible de connaître les moindres détails de leur performance économique (revenus, profits, etc.) via d’autres moyens que cette enquête. Le but était de découvrir toute corrélation entre le management émotionnel et la performance de celles-ci.
Résultats ? Accrochez-vous bien, attention à vos émotions…
- Une meilleure image de marque.Ceux qui tiennent compte des émotions des clients ne voient pas leurs profits bondir immédiatement, mais voient leur image de marque se mettre à briller à leurs yeux. Et cela est vrai tant en B2C qu’en B2B.
- De meilleurs résultats financiers.Ceux qui tiennent compte des émotions des employés voient s’améliorer, entre autres, leur rendement de l’actif total et leur marge bénéficiaire. C’est-à-dire que ces entreprises deviennent, grâce à cela, plus performantes sur le plan financier.
- Une importance accrue dans son écosystème.Ceux qui tiennent compte des émotions de la communauté dans laquelle ils évoluent (par exemple, la ville où se situe leur usine) prennent une place plus grande au sein de cet écosystème, ce qui a un impact direct et positif sur leur performance.
On gagnerait donc toujours à tenir compte des émotions des autres, et ce, à tous les niveaux : tant pour le manager vis-à-vis des membres de son équipe que du conseil d’administration vis-à-vis de l’entreprise. L’intérêt de cultiver le management émotionnel est de la sorte démontré, en particulier pour ceux qui ne jurent que par les chiffres et les tableaux de données. Il ne vous reste par conséquent plus qu’à vous y mettre… Enfin, si vous le « sentez ou ressentez » ! A bientôt Mohamed